Phénomène de société : Quand les allergies alimentaires et le manger sain enferme

Santé

J'aime manger. J'aime le plaisir qu'occasionne chez moi la simple vu de plats colorés, équilibrés et naturels. Je suis amoureuse de la cuisine saine. Adepte. Même complétement accro !

J'ai eu la chance d'être élevée dans une famille où ma maman faisait tous nos repas elle même. Jamais de plats préparés. C'est un privilège qui a surement été une des première étape dans mon intérêt alimentaire, dans ma passion du "manger naturel et sain" et dans mon plaisir à cuisiner.

Le net est pour moi une source inépuisable de découvertes de personnes aux philosophies de vies alimentaires qui me parlent, qui m'appellent, qui me convertissent. J'aime aussi dénicher des bouquins inspirants sur le sujet. Je mange sans gluten et sans lait par allergie. Mais finalement, je me rends compte que même si je ne l'étais pas, je suppose que je ferais en grande partie ce changement alimentaire ne saurais- ce que par soucis de santé et par convictions.

Il y a le végétarisme dans lequel je me reconnais. Je ne supporte pas la mutilation faites sur les animaux, la surconsommation de ces chaires qu'on retrouve en barquettes comme si au fond, ça n'avait jamais été un être vivant. Je n'ose imaginer la quotidien de ces gens qui portent cette barbarie sur la conscience ?!

Dans les faits, je ne suis pas totalement végétarienne. Je mange encore à l'occasion de la viande, mais elle ne fait pas partie de mon alimentation au quotidien. La viande que j'achète est bio et est vraiment chère. Un prix qui me refroidit, et me fait prendre conscience de la valeur de la vie animale qui se retrouve dans mon assiette.

Oui, manger bio reste un choix de discernement et un vrai luxe. Pour moi qui suis en région parisienne le bio reste très cher. Tant que je le peux financièrement, je souhaite par ce choix (je comprends que ce n'est pas accessible à toutes les bourses et je trouve ça une aberration de notre société), soutenir les personnes qui travaillent au respect de la terre, des humains et à celui de la santé publique.

Il y a le crudivorisme... ouahou, j'adore le concept : "Manger vivant pour être soi même vivant". J'aimerais bien avoir la capacité de passer à la "Raw food"... mais en toute honnêteté c'est compliquée. Plus de biscuits maison ? Plus de plats mijotés ou cuits au four ? Ohh, j'aimerais en être capable, si seulement... mais dans les faits c'est une autre histoire... et pourtant au vu de cette mine resplendissante, ça me donne tellement envie !

Vouloir manger sainement, différemment et avec des convictions profondes c'est bien ?! C'est louable ?!

Et bien, non.

Quand on mange différemment, on deviens "hors norme", "compliqué" et surtout "exclu", "jugé".

Les gens qui n'ont pas cette "passion" du manger différemment, naturel, vivent mal la différence de ceux qui décident de "vivre" leur nourriture autrement. Et surtout on devient un être "non -sociale".

Oui, les gens "normaux "eux mangent de tout et peut importe le comment du pourquoi, où les additifs machins... "la vie est trop courte, on mourra bien de quelque chose" disent ils le plus souvent.

Je ne juge pas ceux qui mangent ce que je ne mange pas ou choisis de ne pas manger. Au fond ils ont raison "on mourra bien de quelque chose". 

D'ailleurs ça m'est complétement égales leurs choix alimentaire.

La seule chose, c'est que "eux" ont beaucoup de mal à supporter la "différence", j'ai presque envie de parler de "marginalité". 

OUI, manger sain et naturel "ENFERME".

Est ce que je vivrais plus longtemps ? Moins malade ?

Je "pense" ma nourriture pour une vision à une autre échelle et pour d'autres aspects que celui d'être "immuable". Je le fais pour soutenir "le peu" qu'il reste de "vrai" sur cette terre.

Des valeurs de bases qui ne sont plus respectées. La spéculation, l'économie a prit possession de notre nourriture et de notre santé, dégradant et détruisant tout ce qui est physiologiquement naturels et bons.

Pour toutes ces raisons, j’œuvre à ma "minuscule" échelle pour lutter contre cette aliénation humaine de boursicotage.

Ensuite, bien sur, j'éprouve un profond plaisir à savoir que je donne ce que "j'estime" être physiologiquement le meilleur "carburant" possible pour mon corps. Celui que je "ressens" être bon pour moi et qui me rends heureuse et en harmonie avec mon corps et mes convictions.

Le besoin de tout contrôler ?

Non, c'est impossible. Quand je mange bio et/ou de manière "naturelle", je ne pense jamais que je ne reçois rien de néfaste.

En effet, il y a toutes les pollutions atmosphériques dont les agriculteurs biologiques ne sont pas maitres. Savoir qu'ils décident "d'essayer de faire au mieux", pour la terre, la flore, la faune et les humains fragiles que nous sommes, me suffit pour être reconnaissante de ce qu'ils sont près à donner et investir pour notre survie dans un monde déglingué.

Alors, finalement... manger sains  et différemment c'est être mieux dans son corps, en meilleurs santé, avoir des convictions d'amour et de sens... Oui ! Mais (et c'est un grand MAIS*), finalement on devient une entité pas "cool", pas "fun", pas "sociale" pas "souple"... "au régime", "privée de tous les plaisirs","compliquée", "trop maigre....

Ah oui, car ça aussi c'est un large sujet : le combien il est exactement bon de manger pour être au poids que les autres décident être le mieux pour vous. (mais ça c'est encore un autre débat, surement pour un prochain article)

Vous l'aurez compris, le jugement extérieur, la complication sociale que tout cela engendre (convictions alimentaires, allergies) on en parle si peu à mon sens. 

Ne nous voilons pas la face.

Manger autrement et différemment "ne plait pas" (sauf bien-sur pour ceux qui vivent les mêmes aspirations alimentaires et les allergiques, mais qui ne sont pas une majorité).

C'est renvoyer l'autre à sa propre consommation, à ses habitudes, ses remises en question, à ses peurs du manque, à la privation, à son image, à son poids, à ses difficultés, à son éducations, à ses croyances et convictions, à ses plaisirs, à ses addictions, à ses maux... vous l'aurez compris, ce n'est pas si simple de vivre une alimentation "différente et naturelle".

N'oublions pas que manger/ partager un repas copieux fait partie des actes sociaux culturels.
Au point même que les personnes prennent plus de satisfaction à la fédération du "manger roboratif" qu'au contentement de la communion des âmes et des esprits rassemblés autour d'une table. (moi aussi je me souviens souvent avec délice d'un bons repas partagé)

Alors comment faire ?!

Comment vivre ensemble sans jugement, sans complication, sans exclusion ?!

On dirait une analogie a différents plus grands sujets de sociétés.

Des domaines sensibles qui sont souvent synonymes de conflits...

Alors l'alimentation différente et naturelle, ferait elle aussi partie de ces sujets "dit sensibles" en société ?!

Je pense que oui... et peut être même encore plus, du fait que l'on a "besoin" physiologiquement et socialement de se nourrir  trois fois par jour et cela tout au long de notre vie ;)

Ah, vaste sujet, hein ?!

Une réponse à tout ça ?!

Non, je n'en ai pas.

C'est une situation encore très abstraite et compliquée pour moi.

Et vous, connaissez vous l'enfermement des "allergies alimentaires" et du "manger différent et naturel" ?!

Quelles sont pour vous les solutions... sans passer pour moraliste, tout en étant en harmonie avec soi et les autres ?!